[AVIS] Dreams

Dreams

Il est difficile de donner un avis sur Dreams, tant la dernière production de Media Molecule (Little Big Planet) fait office d’ovni dans la production vidéo ludique actuelle. A l’instar d’un Mario Maker mais aux possibilités bien plus poussées, Dreams vous invite à créer non pas votre propre niveau mais bel et bien un jeu vidéo dans son intégralité et à le partager avec tous les utilisateurs de ce réseau social vidéo ludique.

Dreams est-il fait pour moi?

La question que l’on pourrait légitimement se poser dans un premier temps est de savoir si Dreams possède un intérêt pour ceux qui n’ont pas l’âme d’un créateur ou encore le temps de s’y investir? Ne faisons pas durer le suspense, la réponse est oui avec un petit mais. Conscients qu’il ne fallait pas lancer les créateurs en herbe directement dans le grand bain, les développeurs de Media Molecule nous invite à suivre les aventure d’Art, un musicien au coté sombre, dans l’excellent « Le Rêve d’Art » , un mode solo spécialement développé pour l’occasion via Dreams lui même et qui fait office de catalogue des possibilités du titre.

Dreams

Et ce dernier en a à revendre. Si l’on pourrait regretter le coté légèrement superficiel (mais voulu) des différents thèmes abordés, on se rend très vite compte des possibilités offertes par l’application. Jeu de plateforme, point’n click, séquences musicales…le jeu vous entraîne dans un rythme effréné à la découverte des possibilités infinies de Dreams. Dans ce patchwork d’activités, le jeu parvient tout de même à conserver un fil conducteur, à savoir dénicher des orbes qui seront autant d’éléments que vous pourrez utiliser dans la partie création. Certes ce mode solo est plutôt court, deux à trois heures, mais reste une excellente mise en bouche de ce qui va suivre.

Car le titre a bénéficié d’une période d’accès anticipé permettant à de nombreux joueurs de créer leur propre aventure. Qu’il s’agisse de tableaux statiques, de démo ou de jeux plus complets, Dreams possèdent déjà un catalogue bien fournis. Le titre intègre un moteur de recherche qui permet d’identifier les œuvres par mot clés ou encore de se baser sur le système de like pour s’essayer aux productions les plus prisées des joueurs. A moins que vous ne préféreriez laisser le hasard décider pour vous? Loin de moi l’idée de dresser un tableau d’honneur mais certaines créations forcent le respect et parmi elles on pourrait citer Hat Kid’s Summer Vacation (un open world très sympathique) ou encore de nombreuse œuvres ayant pour références des jeux existants ( Sonic, Wipeout, PT) pour lesquelles on peut se demander si les fées du copyright ne vont pas se pencher sur leur berceau. Mais Dreams ne se contente pas de l’aspect ludique puisqu’il aborde également un côté culturel avec des visites virtuelles de musée,  ou des activités ludiques rigolotes (devine quel est le nom de ce fromage?). Dreams c’est une sorte de Youtube du jeu vidéo, où l’on tape une recherche à hasard pour voir ce qu’il en ressort et se rendre compte qu’on y a passé 3 heures.

Reste à savoir à la longue si le joueur ne se contentera pas de picorer les jeux proposés comme des cacahuètes à l’apéritif car force est de constater que malgré la qualité de certains titres on a plutôt tendance à zapper frénétiquement entre les productions.

Des limites? Celles de votre imagination.

Il est très difficile de décrire l’outil de création, il nécessite avant tout la propre implication du joueur. Bien sûr, ne vous attendez pas à sortir une création digne des plus grands dès votre premier essais. Il vous faudra investir du temps, beaucoup de temps pour parvenir à faire quelque chose de tout juste correct. Mais ce qui n’a jamais été fait sur console à ce niveau se révèle agréable, grâce à de nombreux tutoriels qui, il faut le souligner, ne sont pas rébarbatifs. ils accompagnent le joueur dans son expérience sans le limiter en lui octroyant toujours une part de liberté. Du tutoriel de base aux aspects les plus poussés, vous n’êtes jamais seuls.

 

 

Ma création…on ne se moque pas

 

La manipulation de votre follet, une petite bestiole poilue représentant votre curseur de souris peut être effectuée de différentes façons: contrôle classique via les sticks analogiques, contrôles gyroscopiques via votre manette ou encore la détection de mouvements via Playstation move. A chacun de trouver ce qui lui correspondra le mieux, même si il y aura toujours des aléas face à la pléthore d’actions possibles. D’une manière générale l’ensemble réponds plutôt bien même si l’on crise quelques peu dans les premières heures.

L’interface demeure lisible, le fait de pouvoir piocher dans les créations des autres permet de gagner du temps et on apprécie de pouvoir modifier une scène déjà existante pour se faire la main. La grande force de Dreams, outre ses outils puissants, est de faire en sorte que chacun puisse s’amuser: de celui qui ne fera que jouer aux productions existantes à celui qui investira ses nuits pour sortir le jeu dont il a toujours rêvé.

En conclusion
Pour beaucoup de joueurs pouvoir créer son propre jeu a toujours été le saint Graal. Media Molecule a aujourd'hui exaucé leur souhait en proposant un outil extrêmement puissant pour celui qui saura s'investir. Que les joueurs dépourvus de talent ou de temps se rassure, Dreams a de quoi proposer des heures de fun via son aventure solo et les autres propositions des joueurs. Véritable réseau social vidéoludique doté d'un esprit communautaire qui semble déjà assez fort, la question que l'on pourrait se poser est de savoir si Dreams saura conserver de l’intérêt au fil du temps. Il est trop tôt pour le savoir mais ce qu'il propose dès aujourd'hui est déjà fascinant.
On aime:- Un puissant outil de création
- Chacun peut s'amuser, du simple joueur au plus aguerri des créateurs


On n'aime pas:- Le niveau de certains rend jaloux (mais force le respect)
- Dreams restera t-il captivant dans le temps?
- A terme, peut-on s'attendre à ce que les œuvres les plus réussies ne soient plus accessibles gratuitement?

Support:  PS4 Développeur: Media Molecule – testé sur PS4 à partir d’un code fourni par l’éditeur, merci à lui