George Hendrik Breitner est né à Rotterdam en 1857. En 1876, il est parti à l’Académie de La Haye et a travaillé ensuite durant un an dans l’atelier de Willem Maris. À ses débuts, il a été influencé par les peintres de l’École de La Haye. Breitner choisissait ses modèles de préférence parmi les classes du peuple : ouvriers, servantes et habitants des quartiers populaires. Il se considérait comme le peintre du peuple. En 1886, il s’installe à Amsterdam où il a dressé, entre autres, la vie citadine sur des esquisses, des tableaux et des photos. Breitner a notamment visité une exposition d’estampes japonaise à La Haye. Il fut tellement frappé par cette exposition qu’il alla acheter immédiatement après plusieurs kimonos. Usant d’un écran, d’un divan, et d’un assemblage de tapis, il recrée une atmosphère orientale dans son studio. Il a ensuite invité ses voisines, Anna et Geesje Kwak à poser pour lui. Geesje apparaît néanmoins le plus souvent dans les peintures de jeune femme en kimono de même que dans les esquisses et photographies associées qu’il produisit de ce tableau entre 1893 et 1894. Le kimono rouge est un des meilleurs exemples de la manière dont Breitner aborde les formes, les couleurs et les textures. Il s’est même servi d’un peigne sur la peinture de la toile pour imiter les motifs du tissu du tapis.
Le kimono est le symbole fort du japonisme et Breitner l’a exploité sous toutes les coutures dans les années 1893-1896 (nous connaissons 14 tableaux de kimonos de sa main). La jeune modèle Geesje Kwak a posé pour presque tous les tableaux et a été ainsi immortalisée par Breitner. Geesje Kwak est le modèle qui a posé pour lui lorsqu’elle avait entre 16 et 18 ans. Geesje Kwak était issue d’une famille de marins de la région du Zaan et a déménagé à Amsterdam en 1880. Son visage jeune empreint d’innocence et son corps frêle contribuent à faire rayonner la sensualité fragile caractérisant l’ensemble de la série. Geesje Kwak a posé en kimono japonais rouge, blanc et bleu. Depuis son séjour à Paris en 1884, où le japonisme dominait les tendances de la mode, Breitner a été fasciné par l’art japonais. Durant ces mêmes années, on organisait aussi aux Pays-Bas des soirées japonaises durant lesquelles on exposait des gravures japonaises. Breitner faisait aussi personnellement la collection de ces gravures sur bois.
-Article rédigé par Tony-