[AVIS] Stranger of Paradise Final Fantasy Origin

Certains le qualifient de nanard exquis, d’autres passeront complètement à coté de la proposition, en ce qui me concerne, j’ai été très agréablement surpris par Stranger of Paradise Final Fantasy Origin. Un titre que je n’attendais pas vraiment mais qui aura su me tenir en haleine, un titre pas exempt de défauts mais qui possède une âme.

Sorte de préquelle du premier Final Fantasy, Stranger of Paradise Final Fantasy Origin nous invite à suivre Jark Garland et ses compagnons dans un voyage dangereux pour ramener la lumière des cristaux à Cornelia, un royaume conquis par les ténèbres…

Pas les moyens de ses ambitions

Stranger of Paradise Final Fantasy Origin n’a clairement pas bénéficié des mêmes moyens que les titres canoniques. Le titre n’est pas un étalon graphique, la technique est parfois mises à défaut, la direction artistique déclenchera l’hilarité ou l’admiration gênée et les références à Final Fantasy distillées au compte goutte semble avoir saupoudrées tel un skin sur un jeu lambda.

Et pourtant, Stranger of Paradise Final Fantasy Origin est un petit plaisir coupable. Une sorte de patchwork de gameplay qui tient avec des bouts de ficelle, du Ninja Gaiden (sans pouvoir sauter), du Nioh, du Devil May Cry dans sa violence, un level design parfois alambiqué et finalement sans surprise avec la petite échelle à dérouler qui ramène au point de sauvegarde…mais pourtant il est difficile de décrocher.

Basé sur le principe des missions à effectuer, Stranger of Paradise se déguste par petites touches ou lors de grosses sessions. A cotés des missions principales qui feront avancer un scénario que l’on pourrait résumer dans un premier temps par un simple « Allons buter Chaos » , on retrouve des missions secondaires, pas forcément captivantes, qui consistent le plus souvent à parcourir le même niveau en sens inverse pour défaire un gros monstre.

Alors avec cette liste d’ingrédients issue des meilleures séries B, en quoi Stranger of Paradise arrive t-il à se démarquer? Par son gameplay tout simplement. Rapide, jouissif, riche. Tout l’intérêt du titre se situe dans ces combats à la limite du primal, bien supportés par un système de progression parfaitement maitrisé. En dehors de la parade et des esquives, le jeu s’appuie sur une jauge de rupture que vous retrouvez également du coté adverse. Si la votre se vide, vous serez ainsi pénalisé le temps qu’elle se remplisse à nouveau. Si celle de votre ennemi est épuisée, vous pourrez alors le faire exploser dans une gerbe de cristaux rouge sang du plus bel effet. Ajoutez à cela la possibilité d’absorber les sorts ennemis pour leur renvoyer et l’on tient ici une base solide pour ce jeu d’action mâtiné d’aventure.

 Mais le principal intérêt du titre réside dans les jobs et leurs différentes compétences. Le fait de pouvoir switcher à la volée entre deux jobs entraine des combinaisons assez intéressantes; alterner entre samurai et mage noir par exemple permet de se doter d’un personnage aussi à l’aise à distance qu’en combat rapproché. L’arbre de progression est suffisamment robuste pour ne pas laisser de coté certains types de job grâce notamment aux affinités (progresser dans un type de job permet également de progresser dans un autre job). Les combats s’appuient non seulement sur la magie mais aussi sur un système de combo assez robuste qui permet à tout à chacun de trouver le style qui lui conviendra. Le loot est très présent mais finalement peu embêtant, on accumule puis on recycle son inventaire pour améliorer ses armes avec aisance. Il est possible de s’équiper automatiquement avec les meilleures armes/armures à tout instant à l’aide d’une seule touche. Votre équipement étant reflété en temps réel sur vos personnages, on assiste à un défilé constant de cosplay de plus ou moins bon goût (plutôt moins que plus).

Le jeu propose différent niveaux de difficulté, à commencer par le bien nommé flegme qui permet de profiter du jeu sans trop transpirer. On regrettera simplement une certaine redondance dans le bestiaire, des ennemis parfois apathiques et un titre qui tourne parfois un peu en rond dans son level design.

Je mentionnais un skin Final Fantasy un peu jeté sur un jeu lambda. Si c’est l’impression générale qui se dégage du titre dans les premières heures, on peut néanmoins saluer l’amour que les développeurs semblent porter à la franchise. Que ce soit dans les remix assez réussis des musiques emblématiques de la série, les personnages charismatiques que l’on croise au détour d’un couloir (salut Tonberry) et les stages qui rappellent certains passages clés des différents épisodes, les clins d’œil sont finalement assez nombreux pour que les amateurs de FF ne se sentent pas floués.

Stranger of Paradise Final Fantasy Origin est une véritable surprise. Très accessible, le jeu sait s’adapter à chaque type de joueur pour que chacun puisse y trouver du plaisir.  Je ne donnais pas cher de sa peau, pourtant Stranger of Paradise s’est révélé quasi hypnotique. Nouvelle preuve s’il en est qu’au delà de l’apparence, la beauté est souvent intérieure.

En conclusion
Stranger of Paradise Final Fantasy Origin est typiquement le genre de jeu qui sera autant moqué que salué. Avec une proposition qui ne plaira pas à tout le monde, les joueurs qui laissent leurs à-priori au vestiaire pourraient toutefois être conquis par le gameplay et la dynamique que le titre propose. Alors certes ce n'est pas très joli, pas toujours du meilleur goût mais qu'est ce que c'est jouissif. Et rien que pour cela, Stranger of Paradise Final Fantasy Origin mérite que vous lui laissiez une chance.
Devrait plaire:- Un gameplay percutant, des combats jouissifs
- Les clins d'œil à Final Fantasy
- Les différents niveaux de difficulté
- Un mix Devil May Cry, Ninja gaiden, Nioh plaisant

Pourrait ne pas plaire:- Le bestiaire n'est pas très varié
- Le level design pas toujours inspiré
- La direction artistique, entre génie incompris et les Anges de la télé réalité

Support: PlayStation 4|5, Xbox Series X|S, Xbox One et PC  Editeur: Square Enix  – testé sur PS5 à partir d’un code fourni par l’éditeur