Soul Calibur est donc de retour, non pas pour nous jouer un mauvais tour, mais pour tenter de redonner ses lettres de noblesse à une série un peu mise à mal avec les deux derniers épisodes. Et tant qu’à faire cet épisode se veut être un reboot de la série, comme pour faire table rase du passé et repartir sur de bonnes bases. Est-ce vraiment le cas?
Un roster solide et un guest intéressant
Les habitués de la série ne seront pas dépaysés de retrouver des figures emblématiques comme Ivy, Kilik, Maxi, Mitsurugi, Sophitia ou encore Yoshimitsu auxquels s’ajoutent trois nouveaux venus en la personne d’Azwel doté de gants magiques lui permettant d’invoquer de nombreuses armes ou encore Grøh qui manie une épée pouvant se scinder en deux. Et le troisième personnage me direz vous? Il s’agit de Geralt, de la série The Witcher, qui trouve ici une place tout à fait légitime dans le roster (au contraire de Spawn dans Soul Calibur 2) et se révèle assez intéressant à diriger. Soul Calibur VI n’échappe pas à son lot de DLC avec le retour d’un personnage publicité par les fans en la personne de Tira. D’autres personnages sont attendus mais n’ont pas encore été révélés.
Un jeu accessible et technique
La force de Soul Calibur et aussi de cet épisode est qu’il permet à tout à chacun de s’y essayer et de prendre du plaisir. Si l’on a un peu tendance à marteler les touches dans un premier temps, on élabore assez rapidement quelques combos qui donnent envie de pousser toujours plus loin l’expérience. Combat à l’arme blanche oblige, on aura le choix de privilégier un style de combat vif avec des personnages rapides munis d’épées courtes ou de nunchakus ou au contraire un style plus en retenue mais faisant plus de dégâts au moyen d’armes lourdes. Les contres et esquives demanderont du temps avant d’être apprivoisés et le nouveau système Reversal Edge se veut être un peu plus que le traditionnel pierre feuille ciseau pourtant mis en avant dans le didacticiel. Sur cette base simple, vous pourrez déclencher une confrontation avec votre adversaire qui stoppera le temps quelques secondes: libre à vous alors de choisir un coup particulier (horizontal, vertical, coup de pied) qui sera régi par le postulat suivant: coup vertical > coup horizontal > coup de pied > coup vertical. Votre adversaire en ayant fait de même, le jeu reprend alors pour déterminer l’issue de l’affrontement. Mais là où les choses deviennent plus intéressantes c’est que ce postulat peut être mis à mal par votre position (garde, accroupi) et votre déplacement dans l’espace. Au final, les choses se veulent plus profondes qu’un simple choix à trois possibilités et offrent un certain intérêt à ce type de coup.
Le Critical Edge est l’équivalent des supers que l’on retrouve aujourd’hui dans la plupart des titres et se déclenchent après avoir alimenté une jauge se remplissant en fonction des coups portés. On retrouve également le Soul Charge afin de faire temporairement de votre combattant une grosse brutasse.
une remise à Zéro
Le jeu se déroule au 16me siècle et se veut une réinterprétation du premier épisode. Le mode Soul Chronicle vous fera donc revivre l’histoire de Soul Calibur en contrôlant les personnages du roster. Le jeu se présente sous forme de plusieurs timelines que vous pouvez parcourir à loisir en passant d’un personnage à l’autre. Il vous faudra bien sûr terminer chacune des timelines pour terminer ce mode. Les différentes histoires se présentent sous formes de scénettes plutôt jolies mais statiques qui vont introduire les différents combats. Si ce mode reste plaisant, il n’en demeure pas moins assez classique.
Le mode Libra of Soul vous permet de créer votre propre personnage et de lui adjoindre une des armes du jeu. Il se veut le tutorial du jeu puisque vous pourrez y apprendre les rudiments du jeu en parcourant la carte du monde et en y affrontant un certain nombre de personnages lambda. L’éditeur de personnage peut sembler avare en option et limité à première vue mais un petit tour sur le net montre que quelques petits malins sont déjà parvenus a recréer des personnages connus avec plus ou moins de fidélité. Libra of Soul demeure un mode intéressant qui rajoute une bonne durée de vie au titre pour celui qui ne se contentera pas de la trame principale mais qui effectuera aussi les quêtes annexes pour obtenir un maximum de bonus.
Le mode online et son interface sobre est comme pour beaucoup d’autres jeux tributaires de la qualité de votre connexion et de celle de vos adversaires mais il existe un certain nombre de filtres pour parvenir à créer des conditions favorables à vos affrontements en ligne. J’ai personnellement rencontré un peu de lag mais difficile d’en identifier une raison précise.
Une réalisation honnête
Si le titre propose une fluidité quasi sans reproche c’est certainement au détriment de la qualité graphique. Non pas que le jeu soit moche, loin de là, les personnages sont même réussis malgré un léger aliasing mais les décors malgré quelques effets de lumières reflétant le changement d’heure entre deux rounds demeurent assez simples et présentent un flou assez présent. Soul Calibur n’est plus un étalon technique comme avait pu l’être l’épisode Dreamcast par exemple. Les musiques demeurent de qualité mais, ici encore, celles des épisodes précédents me semblaient plus marquantes.