[AVIS] Control

Remedy Entertainment à qui l’on doit Max Payne, Alan Wake ou plus récemment Quantum Break reviennent avec leur dernière production Control, shooter emprunt de surnaturel, qui nous place dans la peau de Jesse Faden alors qu’elle débarque dans un immeuble situé à New York, « The Oldest House », qui abrite le quartier général d’un bureau d’investigation gouvernemental.

Dès les premières minutes du titre, on sent que quelque chose ne tourne pas rond. Le bâtiment semble plutôt désert, le personnel, s’il ne lévite pas, n’est pas particulièrement accueillant et une ambiance pesante s’échappe de cet étrange bâtiment. On se rend rapidement compte que celui-ci est habité par une entité surnaturelle, baptisée le Hiss, dont il va falloir se débarrasser.

Cas de conscience

Il n’est pas rare lorsque je teste un jeu que je parcoure les réseaux sociaux, voire les sites spécialisés, après quelques heures de jeu pour m’imprégner de leur ambiance, comparer mon point de vue avec celui des autres joueurs. Cela me permet éventuellement de trouver un axe pour un débat, d’appuyer sur une particularité qui n’est peut être pas suffisamment mise en avant ou encore de mieux analyser en quoi mon avis peut être différent. Et dans le cas de Control, je dois avouer que je me trouve dans le dernier cas.

Un titre qui part sur de bonnes bases

Les avis sont unanimes, le titre de Remedy est peut être leur meilleur. Et il est vrai que ce dernier est plutôt solide sur certains points. Sans être parmi les titres les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir, Control impose le respect pour sa direction artistique, son level design et son sound design. Le design épuré du bâtiment tranche avec le souci du détail apporté par petites touches çà et là, des bureaux fournis aux éléments de décor qui seront autant de munitions substantielles. Car outre l’arme dont disposera Jesse en début de partie et qui pourra se customiser au fil de l’aventure, le pouvoir de télékinésie de Jesse est la pièce maîtresse du gameplay.

Le moteur physique fait des merveilles et faire léviter une chaise pour l’envoyer sur un ennemi, arracher un pan de mur pour s’en servir de projectile, détourner un missile est plutôt jouissif. Autant d’actions qui, combinées entre elles, permettent d’effectuer des chorégraphies m’ayant rappelé sous certains aspects un jeu comme PN03, toute proportion gardée bien sûr.

L’arme de Jesse, si elle demeure la seule que vous vous procurerez, n’en demeure pas moins singulière. Sorte de méta-arme, vous pourrez la faire évoluer pour lui faire changer de forme à loisir et ainsi tirer parti des différentes capacités qui vous sont offertes. Ses munitions sont illimitées mais nécessiteront un petit temps de recharge en cas de chargeur vide.

Enfin mention spéciale au sound design qui, si vous prêtez l’oreille, révélera sa grande richesse, des bruits de gravas lorsque vous arrachez les murs, au choc des objets projetés, jusqu’aux voix qui vous hanteront en certaines occasions.

Seulement voilà…

Malgré ses indéniables qualités, Control ne m’a pas autant enthousiasmé que les avis que j’ai pu lire. Je ne remets pas en cause ses qualités intrinsèques ni l’avis des autres joueurs, mais la magie du titre n’a pas opéré sur moi. Comme je le dit souvent, un avis est forcément partial et ce dernier reflète mon ressenti personnel. Mais j’imagine que celui-ci peut rejoindre l’avis d’autres joueurs.

Comme vous l’aurez compris ce n’est pas le coté technique ni artistique qui fait que Control ne m’a pas emballé. Alors quels peuvent être les responsables? La version française dans un premier temps. Si les voix sont plutôt correctes, la synchronisation labiale est complètement à la rue, avec des personnages qui continuent de parler alors que leur texte est terminé depuis quelques secondes. L’immersion en prend un coup et c’est plutôt dommage. Si les scènes pré-rendues sont de bonnes qualités, les scènes avec le moteur du jeu sont plutôt en retrait et il manque une bonne dose de charisme aux différents personnages rencontrés, à commencer par l’héroïne que vous incarnez.

L’IA des ennemis, notamment dans la première partie du jeu, n’est pas des plus convaincantes. Et vous pourrez souvent en aligner un tranquillement sans que celui-ci ne cherche à vous prendre à revers. Les mouvements aériens sont un peu rigides et même si vos pouvoirs s’intensifient au cours de l’aventure, l’action finit par devenir répétitive et l’effet waouh a fini par s’estomper.

Le titre alterne séquences dans le monde réel et séquences dans le monde astral, et quelques passages sympathiques dont l’un rappellera de bons souvenirs aux amateurs de la malheureusement trop courte série The Lost Room. Mais, une fois encore, la mayonnaise n’a pas pris avec moi, peut être la faute à une héroïne débarquant trop rapidement dans le feu de l’action et à laquelle je n’ai jamais réellement pu m’attacher, et dont le destin au final m’importait peu. En fait le titre n’est jamais parvenu à m’intéresser à son histoire. Control est un mix de bonnes idées saupoudrée de petits couacs qui n’a pas su créer un lien entre son univers, son héroïne et moi. Dommage, je serai finalement passé à coté du titre.

En conclusion
Il est des titres dont on peut reconnaître les qualités intrinsèques sans pour autant être emballé, Control est de ceux là. Ne pas aimer un jeu lorsque celui-ci est techniquement médiocre, pauvre du point de vue de la narration ne pose pas de souci en soit. Control n'est pas de ceux là et c'est d'autant plus difficile d'expliquer en quoi le titre n'aura pas su me toucher. Personnage auquel je n'ai su m'attacher, intrigue servie trop rapidement pour que je puisse m'y intéresser, version française perfectible qui m'a sorti de l'histoire? Certainement un peu de tout cela. Control n'est pas un mauvais titre, il dispose de qualités certaines mais il se peut que ce dernier ne soit pas pour vous, tout comme il n'était pas pour moi.
On aime:	- Un moteur physique qui tient la route - Un sound design de qualité - Une direction artistique intéressante, épurée et complexe à la fois
On n'aime pas:	- La synchronisation labiale ratée en VF - Des personnages peu charismatiques - Un titre qui, malgré ses qualités techniques et son système de combat, n'aura pas su m'embarquer avec lui

Support:  PS4, Xbox One, PC  Développeur: Remedy – testé sur Xbox One X à partir d’un code fourni par l’éditeur, merci à lui